Et la Cooper, alors !
Connue surtout grâce au Rallye de Monte Carlo
Il n'est certes pas question de résumer la seule histoire de la Mini et son palmarès sportif à ses seules participations au très fameux rallye instauré en 1911 par Anthony Noghès... Mais la représentativité de ladite manifestation, et les péripéties qui ont jalonné les participations successives de la petite voiture britannique en Principauté de 1960 à 1968 sous l'égide de la British Motor Corporation offrent sans doute l'une des meilleures vitrines au portrait exceptionnel de la Mini...
Premiers balbutiements...
Six mois après l'entrée en scène de la Mini, le département sportif de la BMC, alors sous la houlette de Marcus Welsh, confiant du potentiel sportif des Morris et Austin 850, décide d'inscrire six voitures d'usine au célébrissime rallye Monte-Carlo, couplées à une seule Austin A40 ; on note également la présence de six Mini privées.
Las, en raison d'un souci chronique d'embrayage dès les premières pentes du parcours (obligeant même l'équipage Alec Pitts / Tony Ambrose à ajouter du sable pour épaissir le fluide d'embrayage!), la mieux classée des Mini (Peter Riley /upert Jones) termine en 23e position. La 73e place du rallye échoit également à l'une des Mini d'usine... même si la voiture qui se présente à Monaco ne ressemble plus tellement à une Mini : après avoir embouti l'arrière d'un autre concurrent perdu dans le brouillard, puis un camion de laitier peu avant l'arrivée à Monaco, les portières de la Morris 850 no 284 tiennent avec des cordes, plus une vitre ne subsiste sur la caisse, la voiture a bien du mal à rouler en ligne, et le toit a subi un singulier affaissement...
1960 : le coup d'essai
Il s'agissait de la première manifestation internationale pour la Mini qui avait été présentée l'année précédente en Août 1959. La Cooper n'existait pas encore!
6 voitures étaient engagées au RMC, 3 Austin et 3 versions Morris.
617 AOG, Austin Mini Seven 850cc - N Mitchell / P Allison, abandon.
618 AOG, Austin Mini Seven 850cc - P Riley / R Jones, 23e.
619 AOG, Austin Mini Seven 850cc - T Sagesse / J Hay, 55e.
TMO 559, Morris Mini Minor 850cc - P Ozanne / N Gilmour, abandon.
TMO 560, Morris Mini Minor 850cc - A o Pitts / A Ambrose, 73e.
TMO 561, Morris Mini Minor 850cc - D Morley / E Morley, 33e.
1961 : le bilan est pire encore.
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Team 1961 Voir toutes les photos des voitures |
A l'approche de Reims et donc du terme de la concentration, la Mini de Peter Garnier entre en collision avec la Peugeot d'un fermier local, occasionnant une côte cassée pour le pilote britannique et un abandon instantané.
Quant à la Mini de Derek Astle, c'est un brusque éboulement sur le parcours montagnard qui entraîne voiture et équipage dans un ravin Alpestre du tronçon commun... En définitive, aucune des trois voitures d'usine inscrites ne se présente à Monaco...

Sacrée « S »

la cylindrée passe à 1 071 cm3, la puissance à 70 chevaux et la vitesse de pointe à 160 km/h.
C'est la Mini Cooper S.
1964 : Enfin la gloire
Le 17 janvier 1964, en ouverture du Championnat d'Europe des rallyes, est à nouveau programmé le départ du fameux Monte-Carlo ; comme tous les ans, les voitures inscrites prennent le départ de différentes villes (Minsk, Paris, Francfort, Athènes, Varsovie, Lisbonne et Monaco) pour se rejoindre à Reims, terme de ce que l'on appelle le parcours de concentration ; à partir de Reims, commence le parcours dit commun, long de 1 400 km et ralliant la Principauté Monégasque via le massif Alpin : outre la nécessité de pointer en temps et en heure aux contrôles horaires essaimés sur le parcours, et ce sans excès de vitesse (plusieurs contrôles secrets sont implantés également, comme à Vizille), les voitures doivent disputer cinq « spéciales de vitesse » (épreuves contre la montre sur routes publiques fermées à la circulation).
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À l'issue dudit parcours commun, c'est la redoutable Ford Falcon à V8 de 4,7 litres de Bo Ljungfeldt qui se révèle comme prévu la plus rapide en temps chronométré : elle a remporté les cinq spéciales, laissant partenaires de marque (dont un certain Graham Hill) et autres pilotes reconnus loin derrière. Pourtant, le classement officiel, fruit de savants calculs intégrant l'indice de performance en regard de la cylindrée du véhicule, ne place le Suédois qu'en troisième position :
En effet, la Morris Cooper S rouge à toit blanc pilotée par Paddy Hopkirk n'a en tout et pour tout perdu qu'une minute et vingt-huit secondes, faisant même jeu égal avec la Falcon sur les 17,5 km de l'E.S Saint-Apollinaire / Savines...
De fait, la petite cylindrée de la Mini propulse l'équipage Hopkirk / Liddon loin en tête du classement. Suivent ensuite l'imposante Mercedes 300, la robuste Volvo 544 et, en cinquième place, une autre Mini Cooper S, celle du finlandais Timo Mäkinen.
570 FMO, 1071 Cooper S, T Makinen/P Vanson, 4th o/a 2nd class.
477 BBL, 997 Cooper, R Baxter/E McMillan, 43rd o/a 2nd class. (Tomorrows World!)
Pas de photo
277 EBL, 1071 Cooper S, P Mayman/V Domleo, crashed.
En 1965, la gamme Cooper S s'étant entretemps enrichie du nouveau moteur de 1 275 cm3 et 90 chevaux, le manager du département course de la BMC Stuart Turner engage pas moins de six Mini au rallye Monte-Carlo, quatre en catégorie Tourisme et deux en Grand Tourisme ou Groupe III (comprenant plusieurs améliorations : allègements de carrosserie, vitres en Perspex, etc...)... avec l'ambition non dissimulée de rafler la mise dans chacun des différents classements.

Oubliée la fortement controversée épreuve de vitesse dans la Principauté en guise de dernière étape : c'est sur un ultime circuit de montagne, long de 610 km, que vont en découdre les participants. Au programme, rien que des hauts lieux du sport auto : la Bollène, le Moulinet, Beuil sans oublier les fameux passages respectifs aux cols de la Couillole et du Turini. Et on annonce à nouveau d'abondantes chutes neigeuses dans l'arrière-pays... Au sortir du parc fermé Monégasque, il ne faut que 13 minutes à l'assistance BMC pour ressouder le triangle de la Cooper S de Paddy Hopkirk, au prix d'une bascule de la Mini sur le côté qui attire la curiosité des spectateurs. Devant, Makinen continue d'écœurer tous ses poursuivants : quatre spéciales remportées sur cinq, en rajoutant 4 minutes et demie au passif de son plus proche poursuivant Eugen Böhringer et sa vrombissante Porsche 904 GTS. Petite alerte toutefois pour le Finlandais au dernier passage du Turini, avec un bris de la tête de distributeur : 4 minutes de pénalités engrangées, mais Makinen a encore de la marge. Il rentre en vainqueur à Monaco. Complétant ce succès remarquable, Hopkirk réussit à ramener sa Cooper S en tête du groupe II, en dépit du triangle de suspension redevenu fragile au second passage à la Couillole. Quant aux frères Morley, en dépit d'un problème récurrent de pompe à essence depuis Saint-Claude, ils complètent le podium du groupe II. Seconde victoire d'affilée au « Monte », la Mini assoit son prestige et sa notoriété.
8 EMO, 1275 Cooper S, R Baxter/J Scott, retired. (Tomorrows World!)
1966 : Le "Monte-Fiasco"
Oubliée la fortement controversée épreuve de vitesse dans la Principauté en guise de dernière étape : c'est sur un ultime circuit de montagne, long de 610 km, que vont en découdre les participants. Au programme, rien que des hauts lieux du sport auto : la Bollène, le Moulinet, Beuil sans oublier les fameux passages respectifs aux cols de la Couillole et du Turini. Et on annonce à nouveau d'abondantes chutes neigeuses dans l'arrière-pays...
Au sortir du parc fermé Monégasque, il ne faut que 13 minutes à l'assistance BMC pour ressouder le triangle de la Cooper S de Paddy Hopkirk, au prix d'une bascule de la Mini sur le côté qui attire la curiosité des spectateurs. Devant, Makinen continue d'écœurer tous ses poursuivants : quatre spéciales remportées sur cinq, en rajoutant 4 minutes et demie au passif de son plus proche poursuivant Eugen Böhringer et sa vrombissante Porsche 904 GTS. Petite alerte toutefois pour le Finlandais au dernier passage du Turini, avec un bris de la tête de distributeur : 4 minutes de pénalités engrangées, mais Makinen a encore de la marge. Il rentre en vainqueur à Monaco. Complétant ce succès remarquable, Hopkirk réussit à ramener sa Cooper S en tête du groupe II, en dépit du triangle de suspension redevenu fragile au second passage à la Couillole. Quant aux frères Morley, en dépit d'un problème récurrent de pompe à essence depuis Saint-Claude, ils complètent le podium du groupe II. Seconde victoire d'affilée au « Monte », la Mini assoit son prestige et sa notoriété.
Fort de la magnifique réussite de Makinen, et juste auréolés d'un titre de Champion d'Europe des Rallyes avec Rauno Aaltonen, la BMC n'entend pas freiner d'un pouce la dynamique Mini sur le plan sportif. La saison 1966 s'ouvre comme à l'accoutumée avec le traditionnel rendez-vous monégasque... et son lot de nouveautés : parcours de concentration ralliant directement la Principauté, suivi dès le lendemain par le parcours commun sous forme d'une boucle Monaco - Chambéry - Monaco de près de 1 400 km pour un premier écrémage ; après une nuit de repos, place à l'étape finale de montagne, courue en conditions nocturnes. Fait marquant, outre la parution pour le moins tardive du règlement (novembre 1965!), le nouveau mode de calcul de l'indice visant à équilibrer les rapports de forces entre les voitures fait la part belle aux véhicules strictement de série (Groupe I, soit 5 000 véhicules au minimum produits durant les douze derniers mois), au large détriment des véhicules de tourisme (Groupe II) et de grand tourisme (Groupe III) : de là à y voir une volonté nette de couper l'herbe sous le pied des Anglais et ainsi empêcher un triplé historique des Mini, il n'y a qu'un pas que Stuart Turner s'empresse d'effacer allègrement en demandant un très léger ajustement de la production des Cooper S 1275 : 5 047 unités sont ainsi produites à la date d'envoi de la demande d'homologation en groupe I, laquelle est ainsi validée en bonne et due forme.
Las, les craintes d'une hostilité avérée des organisateurs monégasques envers la BMC se confirment avec plusieurs propos d'officiels et écrits de presse assez péjoratifs sinon irrévérencieux à l'égard des Britanniques dès leur arrivée en Principauté. Pire, le restaurateur accueillant toute l'équipe BMC lâche à mi-mot que le sort des Mini est quoi qu'il arrive scellé, et que la victoire sera inéluctablement française...
Faisant fi de cette atmosphère, les voitures attaquent le parcours de concentration, au terme duquel l'ensemble des quatre Mini engagées rallient Monaco sans encombre. Le lendemain, place à la grande explication : si la première E.S entre Pont-des-Miolans et Saint-Aubin laisse encore un léger suspens quant aux intentions victorieuses des Mini, celles-ci remettent immédiatement les pendules à l'heure dès la deuxième E.S du jour, celle du col des Lecques, avec un magnifique doublé Makinen - Aaltonen devant la Porsche 911 de Klass, Hopkirk également dans le coup... La suite de la journée n'est qu'une démonstration de force du « trio infernal » : les E.S enneigées de la Chartreuse, du Mont Ventoux, et la très rapide spéciale de La Roquette / Levens sont autant de terrains propices à une prise de pouvoir des Cooper S sur le retour du parcours commun... D'autant qu'à l'arrière, c'est une véritable débandade : la Ford de Harper se traîne depuis Gap sur deux cylindres et finit par abandonner, radiateur crevé ; Jean-François Piot et sa R8 Gordini sont sortis à Seillans après avoir pourtant donné une belle réplique aux Mini ; Sandro Munari a joué de la pelle plus de 25 min pour dégager sa Lancia d'un mur de neige...
À l'arrivée à Monaco, le triplé Mini annoncé ne fait déjà plus l'ombre d'un doute... et la suspicion de remonter d'un cran chez les détracteurs de la BMC : le mot « tricheur » est ouvertement lâché, et le bruit court qu'une plainte serait parvenue à la direction de course via la gendarmerie française, accusant certaines voitures du rallye de disposer d'un éclairage de route ou de croisement de couleur blanche trop aveuglant... Les organisateurs décident de statuer après l'arrivée en couplant aux vérifications techniques complémentaires déjà prévues le contrôle de la conformité de l'éclairage. Et les 88 voitures rescapées du commun de repartir de plus belle à l'assaut du parcours de montagne. Le suspens était déjà tué, les Mini vont l'enterrer, et en grande pompe : dès l'E.S Sospel - Notre-Dame-de-la-Menour et au premier passage au Turini, Mäkinen, Aaltonen et Hopkirk commencent leur festival en raflant les trois premières places. Seule la Porsche de Klass parvient à s'intercaler à la Couillole et au second passage du Turini, mais la meute des adversaires se décime progressivement, quand elle n'apparaît pas résignée : Schlesser est obligé de lever le pied, Simo Lampinen et Jean Vinatier bloquent tour à tour leur boîte de vitesses dans le Turini, Ljungfeldt n'arrête pas de perdre de l'huile, et Vic Elford comme Sandro Munari abandonnent.
Radieux, Makinen rentre en vainqueur à Monaco : il ne le restera que quelques petites heures. Après démontage et vérifications scrupuleuses de l'ensemble des voitures victorieuses, le scandale éclate : dix voitures, dont les quatre premières, sont déclassées pour le motif d'éclairage non-conforme. On s'invective, et des noms d'oiseaux s'échangent entre écuries françaises et anglaises : BMC crie au complot et au coup monté. Les organisateurs restent stoïques, tout juste argumentent-ils sur les avantages procurés par le système d'éclairage à rhéostat des voitures anglaises... pourtant parfaitement cautionné lors des vérifications initiales. Le rallye Monte-Carlo vacille, certains prédisent même la mort de l'épreuve. Dans la confusion générale, Citroën et la DS 21 de Pauli Toivonen héritent donc de la première place, devant les Lancia Flavia de Trautmann et Andersson... Humblement, Toivonen refusera son prix. La BMC trouvera néanmoins un point positif dans toute cette affaire : à défaut des prix de lauréat, les retombées publicitaires envers la marque britannique n'auront jamais été aussi grandes...
1967 : La revanche
Le traitement de « défaveur » de 1966 aurait pu dissuader les Britanniques de revenir en Principauté : c'est sans compter sur l'esprit revanchard de la BMC et des autres écuries anglaises, qui s'engagent donc au traditionnel rendez-vous Monégasque, bien décidés à laver l'affront subi un an plus tôt. On avait quitté l'organisation princière un rien empêtrée dans les méandres de son règlement, on la retrouve fidèle à elle-même douze mois plus tard : le règlement évolue encore, et a de quoi étonner...
Dans un esprit de réduire les disparités de chances entre amateurs et écuries d'usines officielles, apparaît une catégorie d'engagement pour laquelle le nombre de pneumatiques autorisé durant le rallye sera limité à huit ; en parallèle, subsiste une catégorie non limitatative, mais forfaitairement pénalisée de 12 % en temps, où toute chance de victoire est donc nulle... Initiative louable en soi, mais que l'ensemble des écuries d'usines vont s'empresser de réduire à néant en munissant chacune de leurs assistances respectives de tout un outillage de recloutage. Pour les Mini dont la surface de stockage n'est pas des plus spacieuses, malle et banquette arrières sont chargées d'accueillir quatre roues supplémentaires ; afin de réduire la surcharge de poids ainsi générée, l'ensemble des pneus sont montés sur des jantes en alliage léger : c'est la première apparition des fameuses jantes Minilite. À titre d'appoint, deux roues supplémentaires sont aussi installées sur des galeries de toit respectives, lesquelles seront enlevées avant le départ du parcours commun.
Dans un esprit de réduire les disparités de chances entre amateurs et écuries d'usines officielles, apparaît une catégorie d'engagement pour laquelle le nombre de pneumatiques autorisé durant le rallye sera limité à huit ; en parallèle, subsiste une catégorie non limitatative, mais forfaitairement pénalisée de 12 % en temps, où toute chance de victoire est donc nulle... Initiative louable en soi, mais que l'ensemble des écuries d'usines vont s'empresser de réduire à néant en munissant chacune de leurs assistances respectives de tout un outillage de recloutage. Pour les Mini dont la surface de stockage n'est pas des plus spacieuses, malle et banquette arrières sont chargées d'accueillir quatre roues supplémentaires ; afin de réduire la surcharge de poids ainsi générée, l'ensemble des pneus sont montés sur des jantes en alliage léger : c'est la première apparition des fameuses jantes Minilite. À titre d'appoint, deux roues supplémentaires sont aussi installées sur des galeries de toit respectives, lesquelles seront enlevées avant le départ du parcours commun.
Hormis une bonne tempête de neige essuyée par Hopkirk (parti d'Athènes) dans la traversée de la Yougoslavie, aucun autre incident ne vient perturber le bon cheminement des cinq Cooper S jusqu'à Monaco, terme une nouvelle fois de la concentration. Au programme du lendemain, le parcours commun envoie les 195 équipages engagés s'expliquer, via un aller-retour jusque Chambéry, sur 6 tronçons chronométrés... Premier de la série, le traditionnel hors-d'œuvre du Pont-des-Miolans jusque Saint-Auban, qui révèle aussitôt les ambitions des adversaires de la BMC : Léo Cella et Sandro Munari, tous deux sur Lancia Fulvia, s'emparent de la tête du classement, les Cooper S à quelques encâblures... La caravane se dirige ensuite vers le Mont Ventoux puis le Col du Rousset, deux ascensions chronométrées propices au tempérament fougueux de Vic Elford et de sa Porsche 911 S ; mais Hopkirk, Makinen et Aaltonen gardent le contact. Ce qui n'est hélas plus le cas de Simo Lampinen, dont la Morris Cooper S crève dans l'escalade du « Géant de Provence », et qui achève la montée vaille que vaille, pneu comme jante passablement détruits... Enfin, le massif de la Chartreuse et ses 45 kilomètres de secteur chronométrés vont bénéficier à l'armada des Cooper S : Aaltonen passe à l'attaque, et est le seul à descendre au-dessous des 36 minutes, en devançant Hopkirk de 9 secondes, Andersson et sa Lancia Fulvia de 35... Mais Vic Elford ne lâche absolument rien, et c'est la Porsche qui rentre en tête à l'issue du commun, trois Cooper S collées à ses basques, toutes à moins d'une minute : autant dire une misère, surtout que l'on annonce un changement des conditions climatiques pour le circuit de montagne du lendemain...
Et pourtant, c'est encore Elford qui assène un grand coup dès les deux premières spéciales de vitesse, victorieux dans l'E.S Sospel / Notre-Dame de la Menour, et deuxième derrière Andersson au premier passage du Col du Turini... Chez BMC, c'est plutôt la soupe à la grimace : Makinen percute rapidement un rocher et perd tout espoir dans la lutte pour la victoire ; quant à Hopkirk, sa Cooper S connaît des problèmes d'alimentation qui l'empêchent de se livrer à fond... La lutte semble donc se focaliser entre Elford et Aaltonen, mais un troisième larron vient redistribuer les cartes : Andersson et sa Lancia Fulvia remportent coup sur coup les E.S du Turini et de la Couillole... La neige annoncée est bien au rendez-vous et augure d'un final épique : c'est à qui optera pour la meilleure stratégie de cloutage, et pour la plus grande finesse de pilotage... Elford, aux prises avec une Porsche désormais trop volatile sur la poudreuse voit son avance fondre littéralement. Au deuxième passage à la Couillole, la Porsche, la Mini et la Lancia se tiennent en un mouchoir de poche et dans cet ordre ; c'est donc le dernier passage au Turini qui rendra le verdict, avec la neige en arbitre : Elford ne peut décemment suivre le rythme, Andersson joue son va-tout et devance Aaltonen et Cella de 20 secondes.
Il en reste treize au crédit de « Tintin Aaltonen », qui offre donc au team BMC une troisième victoire officielle en Principauté. La victoire est cette fois belle et incontestée, au sortir d'un affrontement de toute beauté.
LBL 6D, 1275 Cooper S, R Aaltonen/A Ambrose, 1st o/a 1st class.
LBL 666D, 1275 Cooper S, P Hopkirk/H Liddon, 6th o/a 5th class.
LBL 606D, 1275 Cooper S, T Fall/R Joss, 10th o/a.
LBL 66D, 1275 Cooper S, T Makinen/P Easter, 41st o/a.
1968 :La dernière
Cela fut la dernière fois que l'armada Mini oeuvra sur les pistes du Monte Carlo. Aaltonen terminant troisième au volant de sa Cooper S,
Tony Fall quatrième
Hopkirk cinquième,
Tandis que Mäkinen était n ° 55 sur la ligne d'arrivée.
Malgré ces excellents résultats qui ont marqué son époque, il était clair aujourd'hui que la Mini Cooper S avait passé son temps comme voiture de rallye.
La légende, cependant, vivra encore.
Et jusqu'à ce jour tous les amateurs de rallye connaît la signification de '33-EJB' la plaque d'immatriculation de la Mini Cooper S de Paddy Hopkirk, vainqueur du Rallye Monte-Carlo 1964.
Résultat du 37ème Monte Carlo Rally
20th-25th January 1968
Ps # Driver/Co-Driver Car Grp Reg Start City 1 210 Vic Elford/David Stone Porsche 911T 3 S-C 9166 2 Pauli Toivonen/Martti Tiukkanen Porsche 911S 3 3 18 Rauno Aaltonen/Henry Liddon Mini Cooper S 2 ORX 7F Athens 4 185 Tony Fall/Mike Wood Mini Cooper S 2 ORX 707F 5 87 Paddy Hopkirk/Ron Crellin Mini Cooper S 2 ORX 777F Lisbon 6 8 Ove Andersson/John Davenport Lancia Fulvia HF 2 TO 970377 7 89 Jean Vinatier/Jean-Francois Jacob Alpine A110 3 8 Leo Cella/Alcide Paganelli Lancia Fulvia HF 2 9 Hannu Mikkola/Ainssi Jarvi Datsun 2000 3 10 219 Björn Waldegård/Lars Helmer Porsche 911 3 BB2277
ORX 707F, 1275 Cooper S, T Fall/M Wood, 4th o/a 2nd cat.
Mini Cooper en action
La "réplique" de la célèbre RAC Rally 1965 (et le Rallye 1966) ex-Works Mini Cooper S (DJB 93B) a été vendue plus de £ 100,000 à la vente aux enchères Bonhams Race Retro House.
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